|
|
|
.O.
23/02/2022
La forme du film m'a bien plu : ces petites histoires qui se chevauchent, se complètent, s'éclairent les unes les autres, ... depuis "Un couple épatant" "Cavale" "Après la vie", le triptyque de Lucas Belvaux il y a 20 ans, je suis fans de cette stratégie. L'appliquer sur moins de 2h n'est pas évident mais Frédéric Videau et ses scénaristent y parviennent assez bien.
Malheureusement l'histoire racontée m'a laissé assez dubitatif tant par la caractérisation des personnages que par les situations présentées. Alors que je lis le résumé d'Allconé, je m'interroge sur la dernière phrase quand je vois la manière dont elle est imagée dans le film. C'est donc cela le destin d'un policier qui ne croit plus en ce qu'il fait ? Drôle de manière de voir les choses...
Avant cela, le scénario nous aura fait un condensé du malaise dans la police : que ce soit à l'intérieur du comissariat ou au contact de la population, l'image montrée est peu reluisante. D'où vient le problème ? Une seule piste est donnée : le manque de communication entre les forces de l'ordre et ceux qu'ils sont censés protéger et servir (en tout cas aux USA mais je je ne suis pas certains que cette devise ait beaucoup de sens là-bas !). La faute à qui ? à Sarkozy ! Plus sérieusement, la faute à la disparition de la police de proximité.
"Nous ne sommes pas des assistantes sociales". Cette phrase pourrait être prononcée par toutes les professions au contact du publique : les policiers, les postiers, les professeurs, les pompiers, caissiers... les gens ont besoin de s'épancher sur leurs problèmes mais ne semblent ps trouver d'oreille attentive. Amusant à l'ère du "moi je" de se rendre compte qu'on a besoin d'un autre pour exister et pour tenir quand ça va moins bien...
L'image de la Police rejaillit bien évidemment sur la vie de ces hommes et de ces femmes
quand ils enlèvent leur bleu de travail. Comment vivre dans un endroit où l'on est censé faire respecter la loi quand aucun moyen n'est donné pour y parvenir ? Subir physiquement les attaques contre l'institution car un membre de la famille travaille pour les forces de l'ordre est abhérent mais cela soit malheureusement exister... on se plaint du manque de reconnaissance de certaines professions mais pour être policier aujourd'hui, il faut avoir le moral.
Et le racisme dans la police ? Cela donne lieu à une scène improbable qui vous fera surement rire jaune mais qui relancera le débat de l'oeuf ou la poule. Est-ce que les policiers votent majoritairement extrême droite car c'est leur convictions premières ou est-ce qu'en travaillant quotidiennement dans des conditions dégradées, ils en arrivent à nourir un ressentiment - biaisé - qui s'exprime par ce vote ? Surement un peu des deux...
Le film, par petite touche va aborder tous ces thèmes et bien d'autre (sous effectif, volonté de faire du chiffre pour faire
plaisir au ministre, sexismes, racisme, violence policières, sous effectif, manque de formation, salaire et mutation... ) mais le tableau final peine à convaincre, les petites touches de peinture ressemblant plus à ce que je pourrai peindre qu'à un Claude Monet magnifique. La fin, en forme de feu d'artifice improbable n'aide pas à ressortir pleinement convaincu de ce long métrage qui reste tout de même plus original et donc plus intéressant que la majorité des films vus depuis le début de l'année. De la à dépasser la moyenne ? Il y a une limite que je ne franchirai pas !.
.O. |